Préhistoire

Des trouvailles inédites dans le Pays de Cunlhat

Avant 2005, le pays de Cunlhat n’était pas connu pour avoir fourni de matériel archéologique plus vieux que la période gallo-romaine.

Le paysage est boisé et les prairies permanentes laissent peu de place aux terres labourées ce qui ne favorise pas les découvertes fortuites et encore moins les campagnes de prospection. De plus, si des découvertes d’objets en silex ou de haches polies ont pu avoir lieu dans un passé récent (fin XIXème ou XXème siècle) elles n’ont pas fait l’objet de déclarations par simple ignorance ou par crainte de supposées obligations légales. Cette perte d’informations appauvrit à jamais notre capacité à raconter notre histoire.

Nucléus, contexte néolithique – L = 5cm – Auzelles

Pour certains auteurs pas trés pressés de s’engager dans des recherches aussi fastidieuses qu’aléatoires la messe était dite, l’homme n’avait parcouru le Livradois qu’à partir du Moyen-Age, on concédait à quelques gallo-romains l’audace d’avoir pu s’y installer !

La mise à jour de sites fournissant de nombreux silex préhistoriques dans le Billomois a été l’aiguillon nécessaire pour s’intéresser à quelques éclats sans grande portée typologique collectés sur des taupinières de quelques prairies de Cunlhat et Ceilloux.

L’évolution des pratiques agricoles favorise à nouveau les terres labourées ce qui a permis de confirmer les faibles indices par une collecte d’objets en silex de diverses natures (nucléus, éclats, lamelles…). Le témoignage de quelques personnes qui détenaient des objets ont permis de verser des informations importantes au dossier. La présence de l’homme à diverses époques de la préhistoire semble avérée mais ne serait-ce pas le contraire qui eût été étonnant?

Nuclus bipolaire (plan de frappe en haut et en bas) H = 28 mm Ceilloux

Ces découvertes fortuites, le pur hasard, l’intuition également permettent aujourd’hui de présenter une petite collection d’objets qui ne constituent pas des preuves absolues mais simplement des indices, des pistes d’investigations possibles. Le modeste essai d’interprétation se fonde sur quelques avis pris auprés d’amateurs éclairés ou de spécialistes sans pour autant les engager. Il ne s’agit que d’un essai pour ouvrir des pistes, rien d’autre n’est possible.

Ainsi, vous verrez dans ces pages que la présence humaine dans la moyenne montagne du Livradois est bien une affaire qui couvre les millénaires. Si le milieu ne favorise pas la conservation des restes, si la nature granitique de nos sols n’a pas permis la formation de grottes qui auraient pu accueillir ces populations, le Livradois et plus généralement l’Auvergne peuvent soutenir la comparaison avec d’autres régions plus réputées. Il y faudra plus d’acuité pour le confirmer, être opiniâtre et sans doute avoir la conviction de l’intérêt de notre propre patrimoine.

Lamelle – 5 cm Trouvée dans un contexte qui peut faire penser au mésolithique. Ce type de lamelle peut être utilisé pour découper la viande.